De nos jours, on constate différentes tendances en matière de jouet musical. Premièrement, une grande partie d’entre eux sont commercialisés et achetés en grande surface, à des prix souvent dérisoires. Malheureusement, la qualité va, la plupart du temps, de pair avec le prix du jouet : à prix bas, qualité (généralement) basse. Deuxièmement, une minorité de parents se rendent dans des magasins de jouet spécialisés ou dans des magasins d’instruments. Là, ils peuvent trouver du matériel d’une grande qualité… Néanmoins, le prix suit aussi. Qualité forte, prix fort. Mais pas toujours.
Lorsque l’on s’intéresse au jouet musical, à son histoire et à ses formes à travers le monde, on ne peut s’empêcher de se questionner. Les scientifiques le disent : l’éveil musical est extrêmement favorable au développement de l’enfant. Théoriquement, les jouets musicaux sont sensés servir cet éveil. Toutefois, comment le pourraient-ils s’ils ne sonnent pas juste, sont défaillants voire menacent la sécurité de l’enfant ? Les publicités vantent les mérites de leurs instruments pour enfants prêts à jouer… Attention à ceux qui seraient plutôt prêts à être jeter !
Peu de parents ont conscience que la plupart des jouets musicaux, qu’ils ont acheté en grande surface et offert avec amour, font partie de ce cas de figure. Ils ignorent simplement ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais jouet musical. Pourquoi ? Sans doute parce qu’ils ont eux même reçus des jouets de qualité moyenne qui, du coup, n’ont pas éduqué leur oreilles. Sans doute aussi parce qu’ils vivent dans une société de consommation où on achète, on achète beaucoup… Souvent sans même penser à la qualité et à l’utilité de ce que l’on acquiert.
Dans notre société, tout ce qui est de qualité est regrettablement cher. Cette évidence semble inéluctable. En soi, l’Ancien Régime, où les beaux jouets étaient réservés aux enfants riches n’est pas si loin. Mais n’y a-t-il pas moyen de s’inspirer de l’Histoire et des autres cultures pour dépasser cette fatalité ?
Pendant des millénaires, nous avons fabriqué nos propres jouets. Et les tribus dites « primitives » le font encore. Paradoxalement, notre société, soi-disant si évoluée n’est plus capable de fabriquer ses propres jouets à la maison. Elle doit acheter à des professionnels ou dans des magasins, car son sens de la vraie musique est devenue si faible et ses exigences, si grandes qu’elle ne sait plus subvenir à ses propres désirs.
Pourtant, ce n’est pas de technologies modernes ou d’esthétique matérielle qu’ont besoin les enfants pour se développer. Seulement de simplicité, de qualité et de plaisir. Au fond, qu’est-ce qu’un « bon » jouet musical ?